« Le problème du bien et du mal, la faculté de distinguer ce qui est bien de ce qui est mal seraient-ils en rapport avec notre faculté de penser ? Pas au sens, bien entendu, où la pensée serait capable de sécréter les bonnes actions, comme si “la vertu s’enseignait” et s’apprenait – il n’y a que les habitudes et les coutumes qui s’enseignent, et chacun ne sait que trop bien à quelle vitesse on les désapprend et les oublie, pour peu qu’une situation nouvelle exige un changement de conduite et de manières […]. La question impossible à éluder était celle-ci : l’activité de penser en elle-même, l’habitude d’examiner tout ce qui vient à se produire ou attire l’attention, sans préjuger du contenu spécifique ou des conséquences, cette activité donc fait-elle partie des conditions qui poussent l’homme à éviter le mal et même le conditionnent négativement à son égard ? »