Ce livre de Guy-Félix Duportail explicite le sens et la valeur ontologique de la topologie lacanienne du nœud borroméen. Fonder la psychanalyse sur le seul versant mathématique de la topologie serait en effet une illusion. Si les évidences formelles des objets mathématiques sont riches en exactitude, elle restent cependant pauvres en phénoménalité. Elles ne permettent pas de comprendre pourquoi et comment Jacques Lacan pouvait voir dans les chaînes borroméennes un espace habitable et habité par l’être parlant, comment un corps de chair peut faire nœud avec le monde. Pour parer au risque patent d’une crise de sens de la psychanalyse lacanienne, Guy-Félix Duportail reconduit les idéalités topologiques à leur origine dans le monde sensible, c’est-à-dire dans les mouvements de la corporéité vers ses possibilités d’être, dans la temporalité d’une écriture qui scande la répétition et délivre le sujet des trous noirs de la compulsion. Le nœud borroméen n’est plus alors un espace positif, au-delà de tout point de vue. Il est une spatialité vivante : celle d’un corps en mouvement qui entrecroise le dedans et le dehors, le propre et l’étranger. C’est la donation phénoménologique de la chair qui fonde la topologie du désir et qui nous dévoile l’origine de la psychanalyse.
Guy-Félix Duportail : L’origine de la psychanalyse. Introduction à une phénoménologie de l’inconscient
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