Ce livre, plaidoyer passionné, profond et précurseur contre la bombe atomique, comprend trois textes de genre très différent.
L’homme sur le pont – « quelque chose » qui n’a ni tête ni mains mais joue de la musique… – est le journal écrit par Anders lors de sa visite au Japon, à Hiroshima, en août 1958. Journal d’une virulence terrible contre la bombe, la guerre, les techniques de destruction modernes.
Hors limite reprend les lettres d’Anders au pilote de l’avion d’Hiroshima, Claude Eatherly, devenu une victime de la bombe, interné pour avoir refusé d’être traité en héros, ainsi que les réponses d’Eatherly.
Les Discours sur les trois guerres mondiales (1964) anticipent les réflexions récentes sur le rôle « éthique » de la peur, de la « panique », de l’effroi, qu’on trouve plus tard chez un Hans Jonas.
Anders le reconnaît dans l’introduction de 1982 : ces pages écrites plus de trente ans avant appartiennent à la « préhistoire » de la mouvance antiatomique. Pourtant, comme Jean-Pierre Dupuy le montre avec rigueur dans sa préface, elles restent d’une puissante actualité.
Né en 1924, élève de Husserl, Günther Anders émigre en 1936 aux États-Unis. Marqué par les bombes atomiques de 1945, il ne cessera de réfléchir sur leur sens pour lutter contre la guerre et les techniques nouvelles de la guerre, qui menacent l’avenir de l’espèce humaine et de la Terre. Il est mort en 1992.