En accomplissant son « grand refus », Benoît XVI n’a pas fait preuve de lâcheté, mais d’un courage qui prend un sens et une valeur exemplaires. Sa décision attire l’attention sur la distinction entre deux principes essentiels de notre tradition éthico-politique, dont nos sociétés semblent avoir perdu toute conscience : la légitimité et la légalité. Si la crise que traverse actuellement notre société est si grave et si profonde, c’est parce qu’elle ne met pas seulement en question la légalité des institutions, mais aussi leur légitimité, ni seulement, comme on le répète trop souvent, les règles et les modalités de l’exercice du pouvoir, mais le principe même qui le fonde et le légitime.
Le « mystère du mal » dont parle l’apôtre Paul n’est pas un sombre drame théologique qui retarde la fin des temps, paralysant et rendant toute action énigmatique et ambiguë, mais un drame historique où le Dernier Jour coïncide avec le moment présent et où chacun est appelé à jouer son rôle sans réserves et sans ambiguïté.
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