Le principe de précaution et la façon dont nos contemporains entendent s’en servir est l’un des faits idéologiques majeurs de ce début de millénaire. Il est sur toutes les lèvres et l’on prétend l’appliquer sans cesse, à la lettre et à propos de tout…
Cet essai, en se fondant sur de nombreux exemples (OGM, antennes-relais…), propose de mettre à nu les mécanismes intellectuels et les faits historiques qui ont conduit à faire imprudemment entrer dans le droit le principe de précaution. Il s’oppose à la pensée dominante qui croit voir dans ce nouvel impératif constitutionnel l’expression du bon sens, alors que son application maximaliste inspire des décisions et des actions déraisonnables. Préjudiciable à l’intérêt général, cette situation implique profondément nos démocraties telles qu’elles s’organisent et les rapports désormais conflictuels que l’opinion publique entretient avec la connaissance et ses médiateurs. Une telle idéologie, pas très éloignée d’une nouvelle forme de populisme, a un nom : le précautionnisme.
Gérald Bronner, Étienne Géhin : L’inquiétant principe de précaution
Posted in Philosophie contemporaine and tagged Philosophie contemporaine.