Parce qu’il n’y a pas de non-participation possible au monde, tout créateur doit se poser la question de savoir comment ne pas être complice, volontairement ou involontairement, des systèmes de pouvoir. Pour cela, il est nécessaire de substituer une éthique des œuvres à l’idée largement partagée d’une valeur inconditionnelle de la culture.
Dans Penser dans un monde mauvais, Geoffroy de Lagasnerie proposait de placer au cœur des sciences sociales et de la philosophie la production de «savoirs oppositionnels». Il remet ici en cause les idées et concepts traditionnellement admis dans le champ de la culture et s’interroge : peut-on définir un « art oppositionnel » ? Sur quelles valeurs reposerait cet art oppositionnel et contre quelles valeurs s’affirmerait-il ? Dès lors que l’on confronte l’art à la brutalité du monde et au fonctionnement de la domination culturelle, n’est-on pas amené à devenir sceptique sur la valeur de la création artistique et son sens ?
Caractéristiques
Autour de l’auteur
Geoffroy de Lagasnerie est philosophe et sociologue. Il est professeur à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Il a publié récemment Penser dans un monde mauvais (Puf, 2017) et La Conscience politique (Fayard, 2019).