Les notions relatives au vivant jouent un rôle central dans l’économie interne du système de la nature selon Leibniz. Elles ont aussi influé sur les théories qui ont ponctué le développement des sciences de la vie. Le dessein de cet ouvrage est de traiter de ce double objet.
Comment Leibniz dessine-t-il le profil d’une science des vivants suivant un modèle en partie inspiré de Malpighi? Comment la théorie leibnizienne de la substance influe-t-elle sur la détermination du concept de vivant comme « machine de la nature »? Quel rôle charnière la dynamique joue-t-elle dans la conception leibnizienne de l’« organisme », concept scientifique nouveau en son temps? Échangeant avec des figures majeures de la science et de la médecine de cette époque, Hartsoeker, Stahl, Hoffmann, Johann Bernoulli, Michelotti et d’autres, comment Leibniz développe-t-il la vision d’une « physique spéciale » dont le vivant serait l’objet spécifique? De quelle manière le modèle leibnizien s’intègre-t-il d’emblée dans des théories sur la génération que développent Conti et Vallisneri, puis Bourguet? Ainsi une exploitation multiforme d’idées leibniziennes sur le vivant pourra-t-elle s’amorcer au siècle des Lumières.
François Duchesneau est professeur de philosophie à l’Université de Montréal. Il a publié plusieurs ouvrages sur l’histoire de la philosophie et consacré une part importante de ses travaux aux études leibniziennes, ainsi qu’à l’épistémologie de la biologie