Dire la catastrophe, est-ce possible ? Au-delà de la question elle-même, il y a une symptomatologie de la catastrophe, au sens phénoménal du terme. Il y a des situations extrêmes qui nous tombent dessus – exclusion, violence, famine, détresse, injustice, oppression, fanatismes, totalitarismes, chute du mur, etc… –, qui plongent les promesses de la démocratie dans un rapport au monde qu’il nous faut reconsidérer de manière à redonner au mot « politique » un sens que chacun peut à nouveau ouvrir, interpréter, partager sans se l’approprier. Cette Europe que nous pensions connaître, que nous pensions habiter en toute justice, est-elle dissimulée sous les traits de quelque persona ou déguisée sous le masque de la présence à soi d’une identité nationale et culturelle ? Et puis, il y a les catsrophes impensables, celles qui nous laissent au bord du gouffre, qui dans leur impensabilité même nos ordonne de prendre ici même la parole. La question revient, taraudante, spectrale : à quelle entité singulière assigner le nom même de « catastrophe » ?
European journal of Philosophy : Catastrophe
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