Entre l’homo œconomicus et le religieux, quelle est aujourd’hui la place du citoyen ? Chassé de son bercail — la Cité ou l’État — par un marché mondialisé et une cité céleste envahissante, il tend à se réfugier dans la société civile pour prendre des masques inattendus. Le mot « citoyen » investit tous les champs de l’expérience sociale : on ne compte plus les « entreprises citoyennes » ou les « gestes citoyens », qui se confondent dans le militantisme civique… À l’heure de la mondialisation et de la remise en cause des catégories classiques de la politique (l’État, la souveraineté), jusqu’où peut-on donc penser une forme de citoyenneté non instituée par l’État ? De quoi la citoyenneté est-elle aujourd’hui le nom ? Loin d’être seulement un mot synonyme de respectabilité, la citoyenneté n’est-elle pas surtout la marque d’un désir, au fond jamais troublé, de politique ?
Eric Desmons : La citoyenneté contre le marché
Posted in Philosophie Politique and tagged Philosophie politique.