La philosophie, et en particulier la phénoménologie, se trouve aujourd’hui en France dans une situation pour le moins paradoxale dans son vis-à-vis avec la théologie. Alors que les uns accusent les phénoménologues d’un prétendu tournant théologique et que les autres s’en défendent comme si toute théologisation devait entacher leur intégrité, nul ne tente délibérément la traversée en prenant en charge les deux disciplines comme telles.
En osant « passer le Rubicon » avec cette conviction que « plus on théologise, mieux on philosophe », cet ouvrage tente donc de mettre fin à la trop fréquente position de « chiens de faïence » et propose un « choc en retour » de la théologie sur la phénoménologie. Loin des philosophies du « seuil » ou du « saut », une véritable rencontre des disciplines est ici revendiquée, dans l’assurance qu’elles seront mieux distinguées si elles acceptent d’être davantage assumées. Alea jacta est : « le sort en est jeté », avec audace et peut-être témérité mais en sachant que nul ne pense s’il ne vient à s’exposer.