L’esthétique naît au XVIe siècle, au confluent de théories jusqu’alors distinctes : la théorie du sensible (aisthêsis), celle du beau et du goût, celle de l’art.
Ainsi apparue sous l’égide de la subjectivité des modernes, et entrant en connexion avec d’autres disciplines – philosophie de l’art, histoire et science de l’art -, elle assiste bientôt à la dissociation de la poésie et des arts plastiques – ces derniers seuls devenant son domaine propre ; elle est également contrainte, avec Hegel, à l’exclusion du » beau naturel » au profit du seul » beau artistique « . Elle promeut dès lors un concept d’art comme » expression « , puis comme » style « .
Le XXe siècle voit se produire une crise fondamentale de la notion de subjectivité ; le champ qu’occupait l’esthétique est désormais le lieu, non plus de l’expression de la subjectivité, mais de l’exploration de l’apparaître. L’esthétique reste- t-elle alors encore la tâche de notre temps ?