Dans « Vie d’une famille juive », Edith Stein a livré les souvenirs de ses premières années jusqu’à l’époque de sa thèse. Le premier volume de « Correspondance » d’Edith Stein prend en quelque sorte le relais : il couvre la période de la fin de sa thèse (1917) à son entrée au carmel (15 octobre 1933). Ses lettres sont une source très riche de renseignements sur le mouvement phénoménologique, les cercles féministes, les activités catholiques, la persécution contre les juifs dans ces années décisives. La lettre la plus célèbre, celle adressée au pape en 1933, est un manifeste de résistance spirituelle au nazisme. De nombreuses lettres adressées à des jeunes en formation appartiennent au genre des conseils spirituels.
Dans la diversité des styles, cette correspondance est un « autoportrait » pris sur le vif, non seulement d’Edith Stein mais de cette époque de l’entre-deux-guerres, sous de multiples points de vue : sociologique, pédagogique, féministe ou philosophique, particulièrement en ce qui concerne l’histoire de la phénoménologie.