Après tous les dénis totalitaires du siècle passé, la nécessité de reconnaître l’humanité en chacun comme en la totalité des êtres humains doit de nouveau être vivement défendue pour protester contre un double déni contemporain désormais paré du prestige de la science : la réduction d’une part, de l’homme à l’animal – et d’autre part, la réduction du cerveau et de la pensée à la machine et aux prouesses de celle-ci.
Le succès de ce double déni est d’autant plus inquiétant que les vieux démons du racisme identitaire et assassin, loin d’avoir disparus, font un retour fracassant sur la grande scène du monde accompagnés par les dénégations ou approbations de beaucoup de clercs.
Ne pas oublier quelles voies peut prendre l’inhumanité dont seuls les êtres humains sont capables permet sans doute de défendre sans illusion l’humanité et ses droits – mais cette « défense et illustration » n’évite pas de mettre en lumière les difficultés qu’elle soulève.