L’Europe a été le foyer d’ une domination barbare sur le monde durant cinq siècles. Elle a été en même temps le foyer d’idées émancipatrices qui ont sapé cette domination. Il faut comprendre la relation complexe, antagoniste et complémentaire, entre culture et barbarie, pour savoir mieux résister à la barbarie.
Les tragiques expériences du Xxe siècle doivent aboutir à une nouvelles conscience humaine. Ce qui est important, ce n’est pas la repentance, c’est la reconnaissance. Cette reconnaissance doit concerner toutes les victimes : Juifs, Noirs, Tziganes, Arméniens, colonisés d’Algérie ou de Madagascar. Elle est nécessaire si l’on veut surmonter la barbarie européenne.
Il faut âtre capable de penser la barbarie européenne pour la dépasser, car le pire est toujours possible. Eu milieu du désert menaçant de la barbarie, nous sommes pour le moment sous la protection relative d’une oasis. Mais nous savons aussi que nous sommes dans des conditions historico-politico-sociales qui rendent le pire envisageable, particulièrement lors des périodes paroxystiques.
La barbarie nous menace, y compris derrière les stratégies qui sont censées s’y opposer.