Contre les opinions trop assurées et les convictions aveugles, contre ce germe de fanatisme qui couve sous toute certitude trop tranchée, le philosophe Dorian Astor fait l’éloge de l’incertitude, entre souffrance et légèreté.
Partant de cet aphorisme provocant de Nietzsche : « Ce n’est pas le doute qui rend fou, c’est la certitude », Dorian Astor s’est mis en quête d’un scepticisme heureux à la Montaigne – il sait toutefois que l’incertitude reste une inquiétude inhérente à la vie et aux signes équivoques du monde, tissée de crainte, de courage, mais aussi de curiosité passionnée.
Il l’a traquée chez les animaux, chez les humains, en lui-même, loin des procédures classiques d’établissement de vérités certaines. Se faisant tour à tour moraliste, éthologue, anthropologue, psychologue, romancier, poète, le philosophe dissèque, d’une écriture aussi subtile que lumineuse, la passion de l’incertitude – sans être assuré du sens qu’il faut retenir du terme « passion » : grand amour ou martyre… ?