Impressionnés par l’apport essentiel de Jean Beaufret au domaine de la philosophie ainsi qu’à la langue française, Dominique Le Buhan et Eryck de Rubercy décidèrent, il y a une vingtaine d’années, de le rencontrer.
Il s’agissait de mieux appréhender la parole du philosophe allemand : sur la temporalité de l’être et la métaphysique, le rationalisme et le déclin de l’histoire, le concept de valeur ou les liens respectifs entre technique, langue, poésie et pensée.
Stimulé par le caractère incitateur de ces questions, Jean Beaufret parvint à déjouer leur difficulté pour aider le lecteur à comprendre le penseur. Sans doute était-ce pourquoi il avait pour ce texte, parmi tous ceux dont il était l’auteur, le plus d’inclination : « [Il y a quelque temps] me furent posées, à propos de Heidegger, douze questions par deux jeunes poètes, écrivait-il… Je reçus peu après de Heidegger une lettre amicale dans laquelle il me disait le goût qu’il avait eu à lire ces pages. »
Sans doute l’introduction la plus limpide à Heidegger.