Du caractère proprement invivable de ce monde, nous pouvons très légitimement tenir pour principaux responsables ceux qu’il faut bien appeler : les militants de l’économie. Car ce qu’on appelle l’économie n’est rien d’autre qu’une politique : la poli- tique du capital. Cette politique a eu une naissance — comme tout ce qui naît : elle aura une fin. Et cette fin, nous pouvons choisir de la précipiter.
Si nous croyons qu’il vaut la peine de lutter, c’est aussi que nous pensons que nous pouvons attendre beaucoup de cette vie — et même : qu’il y a dans la vie quelque chose qui est susceptible de dépasser tout ce que nous pouvons en attendre. C’est pourquoi nous ne voulons plus nous contenter de quelques lueurs d’espérance, nous voulons une clarté nouvelle sur ce que nous avons à faire.
Ce manifeste ne propose pas une énième analyse du capitalisme. Il s’adresse à ceux qui participent de près ou de loin aux luttes politiques, ou qui se sentent concernés par elles. Il a pour but de contribuer à renouveler les formes de l’organisation.