Théologiens et philosophes chrétiens ont souvent minimisé, voire occulté, la dimension d’amour du judaïsme en l’assimilant à un pur légalisme. Cette thèse imprègne encore les mentalités modernes, fussent-elles déchristianisées. Ce livre n’est toutefois pas apologétique ; il se propose d’aborder la gravité de l’amour dans la philosophie et la spiritualité juives sans s’adapter au cadre théorique chrétien. Les penseurs juifs ont en effet profondément médité eux-mêmes la complexité théologique, spirituelle, morale et émotionnelle de l’amour.
Le choix des questions abordées relève de leur caractère impérieux face aux simplifications outrancières qui s’imposent de nos jours en matière de religion. La référence à des philosophes de périodes historiques différentes et à de grands commentateurs spirituels permet de poursuivre le dialogue avec eux et non de le clore. Il ne s’agit pas d’élaborer une thèse définitive sur l’amour de Dieu et du prochain dans le judaïsme, mais de se demander ce que sa gravité – son poids, son centre – signifie pour ceux qui désirent en témoigner.
Catherine Chalier : La gravité de l’amour
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