Bernard Mabille : Hegel, l’épreuve de la contingence

1re édition : Aubier, 1999

En assignant pour tâche à la philosophie de « surmonter » la contingence, Hegel accomplit un geste original et difficile.
Original parce qu’il s’écarte aussi bien des rationalismes qui pensent n’en avoir fini avec le contingent que lorsqu’ils l’ont ramené au nécessaire, que des penseurs qui estiment que reconnaître la contingence, c’est y voir le tout autre de la raison. Hegel ne prône ni le règne de la nécessité ni la capitulation devant l’absurde, mais une philosophie de la liberté.
Difficile, parce que, en décidant de penser ensemble et la consistance et la rationalité du contingent, Hegel doit à la fois reconnaître ce qu’il appelle son « droit monstrueux » et, au moment même où la raison avoue ses limites devant une « contingence sans règle et sans frein » à ne jamais renoncer à l’exigence de dire le sens de cette limitation même.
À travers cette épreuve de la contingence, l’ouvrage tente d’offrir une interprétation d’ensemble du système aussi attentive à la lettre des textes qu’attachée à mettre en lumière les apories que la philosophies hégélienne rencontre ou engendre.

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