Ce ne serait donc peut-être pas seulement une particularité de la vie intellectuelle africaine, un complexe africain en somme, qui justifierait l’actualité d’une critique de la philosophie hégélienne de l’histoire, mais bien aussi les avatars inavoués, impensés ou simplement inconscients, de cette philosophie dans la conscience philosophique occidentale la plus contemporaine.
Ceci contribue à expliquer en quoi le livre de Benoît Okolo correspond à une nécessité.Avec une vision d’ensemble et une conscience claire des enjeux, l’auteur nous expose la problématique et suggère les voies d’une résolution. Entre d’un côté le rejet absolu de l’hégélianisme et le refuge dans l’ethnophilosophie et d’un autre côté la négation de soi et l’adoption inquestionnée du discours hégélien, il y a une troisième voie qui est d’assumer Hegel de manière critique, de voir en quoi il représente l’ombre de la domination de l’homme par l’homme et par quels moyens l’affranchissement raisonné peut avoir lieu.