Que dire? Quand dire? Jusqu’où dire? À qui dire? Et surtout : qui sait quoi? Qu’est-il su de ce que chacun sait? La fin de vie est traversée d’enjeux complexes, croisant questions éthiques, relations sociales et logiques de professionnalité. Barney Glaser et Anselm Strauss ont, dans cet ouvrage classique, aujourd’hui enfin traduit, rappelé l’importance des contextes de conscience de la fin de vie et la manière dont ceux-ci influaient directement sur l’état d’esprit du mourant comme sur l’ambiance collective dans les milieux de la santé. Contextes de conscience fermé, ouvert, de suspicion ou de simulacre mutuel, tous infléchissent tant la façon de vivre la mort qui s’en vient que la nature des soins et la manière de les délivrer. Et bien sûr, en la matière, il ne s’agit pas que du fait de mourir, mais aussi du moment de la mort et des conditions de la mort. Vastes enjeux d’informations qui dessinent un ballet d’interactions de nature changeante en fonction de ce qui se dévoile ou se découvre au fil des échanges.
Les auteurs présentent, ce faisant, une conceptualisation substantielle de la conscience de la fin de vie au moyen d’une discussion théorique en élaboration conforme à leur parti pris de théorisation ancrée. Il en résulte un livre stimulant qui intéressera nombre de chercheurs en sciences sociales, intervenants en milieu hospitalier et professionnels de la santé.
Barney Glaser et Anselm Strauss ont fondé la théorie ancrée dans les années 60 lorsqu’ils étaient au Département des sciences sociales et comportementales de l’Université de Californie à San Francisco.
Academic Press Fribourg – Res Socialis
332 pages – 14x 22 cm
ISBN 978-2-8271-1107-7 – juillet 2016