Lire Leibniz (1646-1716), c’est entrer dans un univers infiniment varié et vivant. Derrière un vocabulaire parfois technique se cache une profusion de concepts, d’hypothèses, d’inventions, de recherches et de projets de toute nature.
Leibniz est un esprit dont la curiosité est universelle : il étudie aussi bien l’origine du peuple franc que la méthode du calcul infinitésimal, il travaille à comprendre aussi bien la langue que « la théologie naturelle » des Chinois ; il fonde l’Académie des Sciences de Berlin tout en jetant les bases de la future Académie de Vienne et même de celle de Saint-Pétersbourg.
Apprendre à philosopher avec Leibniz signifie donc apprendre à ouvrir la philosophie classique, et en particulier la métaphysique, à toutes les questions, sans restriction.
Leibniz avait coutume de dire : « Je ne méprise presque rien ». Cette déclaration porte un double sens : celui d’un goût pour les sciences les plus nouvelles – sans prévention – et celui d’une méfiance pour tout ce qui choque la raison. La raison peut donc reconnaître des vérités de foi, et même concilier science et mysticisme, mais ne peut en aucun cas accepter les discours fallacieux engendrés par l’arbitraire ou la superstition.
Par conséquent philosopher implique chez Leibniz, en plus d’un esprit d’ouverture, une exigence de démonstration ou du moins l’injonction d’un : « Calculemus », « calculons » !