La notion de l’Autorité a été écrit en 1942, peu avant l’Esquisse d’une phénoménologie du droit, avec lequel il entretient d’étroits rapports.
«Chose curieuse, le problème et la notion de l’autorité ont été très peu étudiés», note Kojève en ouverture de ce qu’il appelle lui-même un «exposé sommaire». «L’essence même de ce phénomène a rarement attiré l’attention.» Soixante ans après le constat garde sa validité, en dépit de quelques contributions notables. C’est ce qui fait le prix de cet essai d’élucidation philosophique. Kojève procède à la décomposition du phénomène, en dégageant quatre types purs d’autorité humaine qu’il met chacun en correspondance avec une théorie : le Père (la scolastique), le Maître (Hegel), le Chef (Aristote), le Juge (Platon). Les formes concrètes de l’autorité représentent des combinaisons de ces types purs.
Loin des circonstances qui ont présidé à son élaboration, et que François Terré rappelle dans sa présentation, ce petit livre arrive à point nommé dans le débat d’aujourd’hui autour de la disparition de l’autorité dont la nature reste toujours aussi énigmatique.
Alexandre Kojève : La notion de l’autorité
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