Ce volume réunit un ensemble d’études consacrées à l’art du XXe siècle. L’homogénéité historique de ce recueil s’impose : le retour sur certaines grandes ruptures dans les arts, notamment la naissance de l’abstraction, l’insistance sur les deux guerres et l’entre-deux guerres, ainsi que la montée des totalitarismes. C’est la singularité d’un geste philosophique qui est donnée à voir : le geste phénoménologique qui se fait et se refait au présent, dans la confrontation avec les œuvres. Dans ces textes, le travail du regard de l’artiste est requalifié dans de nouveaux termes : ce que l’artiste interroge, ce qu’il traque, c’est la dimension d’invu; celle-ci définit l’horizon de ces différentes études.
Cet ouvrage propose une approche de l’abstraction, de l’art italien de l’entre-deux guerres (De Chirico, Sironi, Carrà), de l’art allemand, et se conclut par la réunion de trois textes constituant un ensemble sur l’œuvre de Picasso. La fréquentation des œuvres par Alain Bonfand repose soit sur un rapport proche avec l’artiste – ce fut le cas avec André Masson –, soit sur une longue fréquentation de l’œuvre; lors de ses travaux sur Klee l’auteur fut, grâce à Félix Klee, dans un contact étroit et concret avec les œuvres de l’artiste. Il ne faut pas oublier non plus sa connaissance des textes d’artistes, puisqu’il a établi l’édition française des écrits de Max Beckmann (en collaboration avec Pierre Wat) ou de Mario Sironi par exemple. De cela il se dégage un discours où se nouent histoire et philosophie de l’art.
Alain Bonfand est professeur d’esthétique et de théories de l’art à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris