La réponse apparaît alors comme l’unité problématique d’un mouvement qui vient de l’autre et d’un mouvement qui vient de soi : il n’est pas possible sans l’injonction ou l’appel de l’autre, mais suppose toujours en même temps de ma part une initiative propre qui ne peut venir tout entière de l’extérieur.
Dans la réponse apparaissent alors, en chiasme, deux mouvements d’empiétements réciproques. La réponse fait face à un mouvement qui vient de l’autre et qui empiète sur soi : elle fait suite à un appel écouté et subi qui maintient d’abord celui qui répond dans une passivité radicale. Mais dans son mouvement en retour, elle réplique à cet appel, et modifie jusqu’à l’ordre même d’où cet appel surgit. Parce que la réponse n’est pas seulement provoquée par l’autre, mais soutenue par soi, elle implique en même temps une transformation radicale de celui à qui elle répond.
Si le phénomène de la réponse est source de questionnement, c’est précisément à cause du caractère dialectique de son unité – celle de deux instances qui demeurent étrangères l’une à l’autre – et à cause du caractère chiasmatique de sa structure – qui doit rapporter l’un à l’autre deux mouvements irréconciliables. C’est dans le croisement des perspectives que la réponse pourra être étudiée dans la richesse du problème qu’elle pose : l’unité du soi et de l’étranger.
230 pages – 14 × 21 cm
ISBN 3412036300073 – décembre 2019