La morale n’est pas seulement affaire d’intuitions ; elle est aussi affaire de raisonnement. Si l’on apprécie spontanément le bien et le mal, le juste et l’injuste, on ne peut, face aux dilemmes éthiques, faire l’économie de l’argumentation. Dans cet ouvrage, devenu un classique incontournable de l’éthique contemporaine, Richard M. Hare propose de relier à un niveau intuitif, qui est celui du sens commun, un niveau critique, plus réflexif. Or, à ce second niveau, la logique même des concepts moraux nous conduit à adopter l’utilitarisme.
L’auteur montre ici comment le calcul peut trouver sa place en morale – si nous évaluons les actions humaines non seulement à partir de nos propres valeurs présentes, mais également à la lumière de celles que nous pourrons avoir à l’avenir ou que les autres se trouvent avoir.
Il affronte des questions pratiques qui concernent tous les hommes, car elles suscitent des conflits violents ; or « il est possible que la violence engloutisse le monde, si nous ne trouvons pas une manière d’en discuter rationnellement et dans l’espoir de nous accorder ».