Port-Royal a hanté la République. Symboliquement, la plus haute coupure émise par la Banque de France de 1969 à 1994 est un « Pascal » qui fait figurer, derrière le buste de l’écrivain, une vue de Port-Royal inspirée d’une des célèbres gouaches de Madeleine Horthemels (1686-1767). Peu avant, le « Racine », le billet de 50 francs émis de 1962 à 1976, représentait le dramaturge, lui aussi devant le monastère. Billets de banque, timbres, noms de rue : Port-Royal a joui d’une assomption républicaine dont les préludes résonnent déjà chez l’abbé Grégoire. Mais comment cette imbrication s’est-elle produite? Sur quels fondements repose-t-elle? Quels ont été ses relais de la Révolution française à l’effondrement de la IIIe République? Saint-Simon écrit que les proches de Port-Royal étaient pour Louis XIV des républicains : est-ce la République qui a hanté Port-Royal? Ces interrogations en apparence liées à l’imaginaire républicain moderne conduisent l’enquête à s’intéresser finalement à la notion de République au XVIIe siècle et à un pan de l’histoire de Port-Royal aussi souvent évoqué que peu connu.
Le colloque organisé à la Sorbonne, par la Société des Amis de Port-Royal, en octobre2017, s’est efforcé d’explorer ces pistes de recherche, partant de la représentation de Port-Royal sous la IIIe République et remontant le fil d’une généalogie complexe qui trouve ses origines dès le XVIIe siècle.
Port-Royal – Chroniques de Port-Royal, 68 (2018)
424 pages – 16 × 24 cm
ISBN 979-10-92360-05-9 – juillet 2018