La relation entre santé, maladie et environnement constitue aujourd’hui la source de nombreuses inquiétudes contemporaines. La philosophie de la médecine peut apporter une contribution significative pour clarifier ces termes. L’un des points d’ancrage majeurs pour appréhender cette relation est la conception de la santé comme absence de maladie. Un premier élément de clarification est ainsi identifié et peut être associé à la place occupée dans l’histoire de la pensée médicale par la recherche d’une cause extérieure au corps humain pour rendre compte des pathologies. Cependant, une perspective proprement philosophique, élaborée au XXe siècle dans les travaux de K. Goldstein, G. Canguilhem et M. Merleau-Ponty, fait émerger une conception de la santé et de la maladie comme relative à un milieu, et à la capacité de « se tailler » un environnement de vie approprié. Cette perspective recentre le propos sur l’expérience subjective de l’individu malade ou bien portant et nous invite à envisager santé et maladie comme des formes de rapport au monde. Le présent ouvrage expose ces deux lignes d’enquête et argumente en faveur de leur complémentarité. Il est enfin attentif à ce qui semble se jouer à l’époque contemporaine : l’émergence possible d’une troisième forme de relation entre santé, maladie et environnement, qui lie la santé des êtres humains à la « santé de la terre ».
Marie Gaille : Santé et environnement
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