Alors que la philosophie s’est longtemps pensée comme « mère de toutes les sciences », les nouveaux champs de savoirs de l’époque moderne, soucieux désormais d’assurer leur autonomie scientifique, n’ont eu de cesse de contester cette position. C’est encore vrai à l’époque contemporaine où les sciences sociales ont cherché à ravir la place jadis occupée par la philosophie.
Tel est le conflit que Johann Michel explore dans cet ouvrage à la fois original et novateur, dont tout l’enjeu est de mettre en lumière la manière dont, d’une part, les sciences sociales dérivent de courants fondateurs de la philosophie (positivisme, pragmatisme, phénoménologie…) et, d’autre part, les sciences sociales opposent leurs méthodes et leurs objets à ceux de la philosophie. Enfin, il s’agit d’éclairer la manière dont les sciences sociales et la philosophie peuvent chercher, sous certaines conditions, à se féconder mutuellement.