La question de Dieu dans la philosophie d’Emmanuel Levinas est notablement complexe. D’une part, elle ne cesse de la traverser, d’autre part, elle s’y retrouve à peine explicitée. Cette complexité se révèle surtout dans la plurivocité de la notion de « trace » indissociable du sens que le mot « Dieu » y acquiert. La densité tripartite de cette notion, inscrite dans le « visage d’autrui », dans la « passivité du sujet » et dans le « dire prophétique », donne à penser Dieu comme absence-présence d’une transcendance radicale ; celle-ci, à même sa séparation absolue, affecte l’immanence et s’incarne comme intelligibilité première. Aussi est-ce l’événement de « la trace » en ces trois modalités, tel qu’il pénètre l’oeuvre de Levinas, que la présente étude cherche à examiner.
L’auteur :
Magdalene Thomassen, docteur en philosophie (Sorbonne-Paris IV et Institut Catholique de Paris), est professeur à l’Université VID-Diakonhjemmet à Oslo (Norvège) et l’auteur de plusieurs articles sur Levinas et sur la phénoménologie contemporaine