Willard van Orman Quine (1908-2000), philosophe et logicien américain, a conduit la philosophie analytique à sa première révolution conceptuelle en critiquant l’empirisme logique du Cercle de Vienne et de son maître Carnap en particulier. En débarrassant cet empirisme des « deux dogmes » indéfendables qui le soutiennent, Quine l’ébranle en profondeur : la signification des énoncés ayant trait au monde s’avère largement indéterminée, le savoir comme tel perd ses fondements et l’on court le risque d’un scepticisme dangereux.
Pour saisir comment une connaissance solide du monde peut pourtant se monnayer en des théories verbalisées partageables, Quine réinvente le réalisme. Il veut construire, par des voies radicalement nouvelles et contre-intuitives, un empirisme « sans les dogmes » qui s’inscrive toutefois dans le champ logico-linguistique qu’il est en train de bouleverser. Ce sont les thèses centrales de son œuvre et les polémiques dont elles furent l’objet que le présent ouvrage expose : l’indétermination de la traduction, l’inscrutabilité de la référence, le holisme sémantique, la relativité de l’ontologie, la naturalisation de l’épistémologie.
La philosophie dite postanalytique et notamment ses déploiements néopragmatistes trouvent dans cette œuvre leur date de naissance et leurs racines. Quine, dont les thèses paradoxales ont dérouté la philosophie analytique, est une figure dominante de cette tradition qui est au cœur de l’actualité philosophique contemporaine .
Michel Olivier, ancien élève de l’École polytechnique, est docteur en philosophie et membre de l’Institut de Recherche en Philosophie de l’université Paris Ouest Nanterre La Défense. Il a notamment publié des articles sur Hintikka et Peirce, ainsi que Peirce. La pensée et le réel (2013).
Édition Première édition
N° vol. dans la collection 59
Support Livre broché
Nb de pages 382 p. Index . Bibliographie .
ISBN-10 2-251-76081-4
ISBN-13 978-2-251-76081-0
GTIN13 (EAN13) 9782251760810