L’auteur souhaite ici redonner au De pigneribus de Guibert de Nogent toute son importance en définissant la conception de l’eucharistie énoncée dans le livre II. Le texte est particulièrement dense et difficile à cerner, Guibert de Nogent étant un esprit original et provocateur.
L’auteur propose une traduction du livre II en vis-à-vis du texte latin et expose les idées de l’abbé de Nogent émises dans cette partie du traité. Pour en saisir totalement le contenu, il revient sur la controverse eucharistique du XIe siècle, dont Guibert est encore tributaire et qui perdure au moment de la rédaction du De pigneribus. Il analyse enfin sa doctrine sur le corps du Sauveur dans le sacrement de l’autel et montre, au regard des écrits de ses prédécesseurs, à quel point Guibert s’éloigne de la conception communément admise par l’Église. Ce précieux témoignage du début du XIIe siècle permet de mettre en lumière les émulations intellectuelles et les débats d’idées semblables à celles qui auront cours au XVIe siècle.