Notion équivoque et polémique, l’idéalisme a souvent été assimilé à une posture intellectuelle abstraite, oublieuse de son ancrage naturel et social. Dénoncée par Marx et Nietzsche, cette notion fut centrale pour la philosophie classique allemande, en particulier Hegel. Explicitement assumée, revendiquée même, elle désigne l’orientation spéculative fondamentale du hégélianisme, mais aussi toute philosophie qui s’engage avec cohérence dans une démarche théorique : « Toute vraie philosophie est un idéalisme », affirme Hegel.
Faisant ressortir l’originalité radicale de la conception hégélienne de l’idéalisme, Olivier Tinland confronte cet engagement philosophique aux doctrines majeures de la modernité, de la métaphysique rationaliste et de l’empirisme moderne jusqu’aux différentes incarnations de l’idéalisme allemand (Kant, Fichte, Schelling). Cette confrontation aux pensées majeures de la modernité sert de toile de fond à l’explicitation progressive de la démarche philosophique de Hegel, dont l’ambition est ainsi approchée au plus près : moyennant le dévoilement de l’idéalité du réel, rendre compte, d’un même geste, du statut de la réalité, de la manière dont nous nous rapportons à elle et du mode de validation spécifique du discours philosophique.
Plus largement, cet ouvrage invite à se demander dans quelle mesure la stratégie spéculative de Hegel trouve un écho dans les débats métaphysiques et épistémologiques contemporains sur la vérité, l’expérience, l’objectivité ou le réalisme.
Olivier Tinland : L’idéalisme hégélien
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