Le nom propre, question linguistique majeure, a acquis le statut de problème philosophique depuis Bertrand Russell. Rien de plus vivant que le nom propre, en dépit de ses allures d’« indicateur rigide » (Kripke). Ce dont atteste son historique selon ses trois sous-ensembles du surnom, du prénom et du nom de famille, qu’il soit patrilinéaire ou matrilinéaire. Le nom propre en tire sa fonction symbolique et le présent ouvrage apporte une contribution à la « logique des noms propres » avec les ressources de la psychanalyse.
La « vie inconsciente » du nom propre apparaît dans ses différentes fonctions, qu’elles soient identificatoires, érotiques ou s’imposent comme une condition de la conscience, à titre d’embrayeur de la parole. Son rôle concerne enfin la psychopathologie, qu’il s’agisse de l’amnésie ordinaire du nom ou de sa forclusion dans les psychoses. On voit ainsi s’en dessiner l’enjeu linguistique majeur pour la « philosophie analytique » contemporaine et, au-delà, il intéresse aussi la problématique de l’écriture, dont le présent ouvrage prolonge l’investigation.
Gérard Pommier : Le nom propre
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