La curiosité est rebelle à une conceptualisation convenue, à la tentation de la réduire à un mode de la faculté d’imaginer ou à un type de rapport au monde et à l’Autre. À la suite des « étonnants voyageurs » de Baudelaire, embarqués pour l’Inconnu, en quête du nouveau, nous voudrions montrer que le problème philosophique de la curiosité est celui du dépassement des limites assignées au connaître et à l’agir.
Si la curiosité résiste à sa réduction à une faculté de penser ou à une modalité de l’exister, c’est qu’elle engage la puissance humaine à s’éprouver comme infinie. L’énergie de cet élan dont elle témoigne a suscité apologie et jouissance mais aussi menace et malheur.
À l’aune de cette tension, la curiosité élève à l’infini son énergie, fortifiant dans l’inquiétude le courage du risque.
Annie Ibrahim : Qu’est-ce que la curiosité?
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