La question de la causalité a animé depuis l’Antiquité le destin des sciences et de la métaphysique. Ce n’est dès lors pas un hasard si, à notre époque, la philosophie, dans son effort pour situer sa spécificité par rapport à la marche triomphante des sciences, mais aussi parfois en marge de la métaphysique, a tenté de contourner cette question en espérant circonscrire un domaine où elle se déploie librement, jusqu’à marquer ses distances à son égard, soit en infléchissant son sens, soit en envisageant la possibilité d’un fond sans fond préalable à toute causalité. Or, penser aujourd’hui la question de la causalité et son éventuel dépassement suppose une réflexion sur la causalité telle qu’elle a été traitée dans diverses étapes de l’histoire de la pensée, et plus particulièrement dans la pensée d’Aristote où elle a été élaborée pour la première fois d’une façon systématique et étendue, il est vrai grâce à l’apport décisif de Platon.
C’est en partant de cette constatation que « Aristote et la question de la causalité » a été choisi comme thème de la deuxième « Rencontre aristotélicienne », organisée à l’Université Libre de Bruxelles. L’originalité de cette rencontre résidait dans le fait que le thème de la causalité n’a pas été limité, comme habituellement, à la science physique et à la métaphysique, mais a tenu compte de la méthodologie, de la psychologie, de la biologie, de l’éthique, de la politique, de la rhétorique et de la poétique, mais aussi de thèmes de réflexion comme la raison d’être des quatre causes ou la différence entre aitia et aition
Ont participé à ce volume : R. Bolton, L. Couloubaritsis, S. Delcomminette, G.R. Giardina, A. Lernould, X. Riu, P. Rodrigo, C. Rossitto, A. Stevens et G. Van Riel