Que dire des épreuves de la vie? Nous ne savons quelles elles sont qu’à les traverser et ignorons ce qu’elles sont en les endurant. Quand surviennent-elles? Comment? Et pourquoi Aveugles lorsqu’elles frappent, hagards lorsqu’elles cessent, comment pourrions-nous porter sur elles nos regards? Dans l’obscure nuit qu’elles répandent sur nos vies, tout n’est cependant pas que ténèbres. Car les épreuves révèlent, elles phénoménalisent. Sous leur sombre lumière, tout se montre sous son vrai jour. Condamnés par le pire à donner le meilleur, nous qui les essuyons faisons alors nos preuves. Dans l’épreuve, l’ego apparaît donc comme jamais il ne le fait, non pas comme il le doit, mais toujours comme il est. Faudrait-il ajouter que d’épreuves comme de phénoménologie, il n’en est que de la vie pour que l’idée d’une phénoménologie des épreuves de la vie s’impose en philosophie? Inutile : l’irrésistible réalité de ces épreuves impose à qui les subit un inextinguible besoin de philosophie. Or qui mieux que la phénoménologie peut, en philosophie, mettre à l’épreuve les épreuves de la vie?
Ont collaboré à ce volume : S. Camilleri, F. De Gandt, N. Depraz, E. Housset, G. Jean, R. Kühn, C. Perrin, D. Popa, A. Steinbock, B. Waldenfels et R. Welten,