Le présent volume analyse, en amont du dialogue de Kant avec la pluralité des sciences, la fondation kantienne du savoir objectif en général. Il étudie, à partir de la doctrine critico-transcendantale kantienne des conditions de la scientificité, le lieu d’articulation entre la science au singulier et les sciences au pluriel. Il décrit les mécanismes par lesquels Kant constitue à la fois une science une, universelle, comme système de connaissances totalisables (au même titre que la raison ou la philosophie sont une), sur la base de la nouvelle science qu’est la philosophie critique (et son prolongement en philosophie transcendantale), ou du moins dont le criticisme nous donne l’Idée, et une épistémologie polymorphe, polyvalente, une doctrine des principes des sciences ayant autant de facettes qu’il existe de savoirs positifs constitués. Il s’agit ici de distinguer le savoir du non-savoir; de définir ce qui fait d’une discipline une science (Wissenschaft) au sens propre, ou au sens impropre; et de comprendre comment les sciences s’ordonnent selon Kant en un système rationnel hiérarchisé, conformément à l’architectonique de la raison, comprise comme art des systèmes (de connaissances). D’où l’accent particulier porté dans le présent volume sur deux sciences particulières, qui, pour des raisons différentes, ne font pas nombre avec le reste des sciences, à savoir la logique (« vestibule des sciences », socle minimal commun à toutes les sciences) et la métaphysique (science architectonique suprême, jadis « reine des sciences », aujourd’hui déchue de son rang et que Kant s’efforce de réformer, voire de révolutionner).
Ont collaboré à ce volume : V. Alain, N. Angelis, H. D’Aviau De Ternay, L. Baumann, Ch. Bouton, J.-M. Buée, F. Capeillères, A. Carrano, P. Costa Rego, R. Ehrsam, J. Ferrari, M. Fichant, S. Grapotte, M. Groult, S. Hadji, M. Haumesser, C. Hirata, D. Hurson, J. Lambinet, D. Lang, Chr. Leduc, M. Lequan, H. Lorenz, G. Motta, T. Pentzopoulouvalalas, U. Rancan De Azevedo Marques, R. Regvald, M. Ruffing, F. Sagemüller et R. Theis