Le grand retour de Bergson, à l’orée du XXIe siècle, s’est accompagné d’un regain d’intérêt pour l’influence exercée en dehors de France par le philosophe de la morale et de la religion. Influence évidemment présente en Europe, mais aussi en Inde et en Afrique, comme en témoignent deux figures majeures de la lutte anticoloniale, le musulman Mohamed Iqbal et le catholique Léopold Sédar Senghor. À la fois poètes, penseurs et hommes d’État, tous deux ont joué un rôle intellectuel et politique essentiel dans l’indépendance de leur pays, et trouvé dans le bergsonisme de quoi soutenir leur philosophie : celle d’une reconstruction de la pensée religieuse de l’islam pour le premier, d’une désaliénation du devenir africain pour le second.
Dans cet essai qui cerne au plus près le rayonnement international du philosophe de Matière et mémoire, Souleymane Bachir Diagne décrit la triple rencontre et le devenir des notions bergsoniennes de vie, d’élan, de nouveauté, de durée ou d’intuition dans la pensée de Léopold Sédar Senghor et de Mohamed Iqbal.
Une contribution majeure au renouveau des études bergsoniennes.