« Quand aurons-nous complètement “dédivinisé” la nature ? Quand nous sera-t-il enfin permis de commencer à nous rendre naturels, à nous “naturiser”, nous hommes, avec la pure nature, la nature retrouvée, la nature délivrée ? » (Gai savoir, Nietzsche). « L’idée de nature apparaît comme un des écrans majeurs qui isolent l’homme par rapport au réel, en substituant à la simplicité chaotique de l’existence la complication ordonnée d’un monde. »
Nombre de philosophes depuis l’Antiquité se sont attachés à définir la notion de nature. S’inscrivant dans cette longue tradition, Clément Rosset reprend l’opposition entre nature et artifice, analyse les philosophies artificialistes, des Sophistes à Hobbes, puis les philosophies naturalistes, de Platon à Rousseau. Il termine en soulignant l’actualité philosophique du naturalisme et les aléas modernes de l’idée de nature. « D’une certaine manière, la conclusion de ce livre est de présenter l’artifice comme vérité de l’existence et l’idée de nature comme erreur et fantasme idéologique. »