Dans ce court texte, considéré aujourd’hui comme un véritable classique, David Armstrong s’attaque à l’un des problèmes philosophiques les plus anciens et les plus fondamentaux, celui des «universaux». Comment expliquer que des choses distinctes soient de même type ? Et comment des choses de même type peuvent-elles être différentes ? Deux roses rouges ont-elles en partage une même propriété – la rougeur ?
Paru en 1989, et plusieurs fois réédité depuis, cet ouvrage passe en revue les différentes solutions au problème. Les premières, nominalistes, admettent seulement l’existence d’entités particulières (choses ou propriétés localisées en un lieu et à un temps) ; les secondes, réalistes, acceptent des propriétés universelles (qui peuvent se trouver à différents lieux et à différents moments). Comme dans son chef d’œuvre de 1978, Universals and Scientific Realism, Armstrong rejette vigoureusement les solutions qui se dispensent des propriétés au profit des concepts et des prédicats. Il accorde néanmoins plus d’attention à la théorie nominaliste des tropes, qui soutient l’existence de propriétés particulières et constitue la concurrente la plus sérieuse à sa propre position – la théorie des universaux in rebus. Sans exclure aucune des réponses rationnellement admissibles, Armstrong présente les options les plus connues, de Russell et Stout à David Lewis, sans négliger les thèses canoniques de Platon, d’Aristote ou de Locke.
Armstrong précise ainsi le rapport que la métaphysique entretient avec la science : s’il appartient aux sciences de déterminer empiriquement quelles propriétés existent, il revient à la métaphysique de nous dire ce que sont les propriétés – ce qui constitue l’objet même de cette « introduction partisane ».
Ajoutés en appendice, les textes de deux conférences plus récentes, « Quatre disputes sur les propriétés » et «Les particuliers ont leurs propriétés par nécessité», prononcées en 2004 lors des Pufendorf Lectures, attestent que cette œuvre conserve toute son actualité au sein de ce débat millénaire.
L’auteur
Né à Melbourne en 1926, formé à Oxford par H. H. Price, David Armstrong est l’un des métaphysiciens vivants les plus importants de son époque. Son œuvre, pratiquement inédite en France, est considérable. Elle se compose d’une centaine d’articles et d’une dizaine de livres, parmi lesquels Universals and Scientific Realism ; What is a Law of Nature? et A World of States of Affairs. Chef de file de l’école réaliste australienne, David Armstrong est professeur émérite de philosophie à l’université de Sydney, officier de l’Ordre d’Australie pour services rendus à la philosophie, et Corresponding Fellow de la British Academy.