Sans conteste, Bacon est un philosophe marin il parcourt le « petit globe du monde intellectuel » et ses trois continents, l’histoire, la poésie et la philosophie, pour promouvoir le savoir et le règne de l’homme sur la nature. Car savoir, c’est pouvoir. L’emprise sur les choses repose donc sur les arts et les sciences. Voilà pourquoi l’avancement du savoir est au cœur de la pensée de Bacon à tel point qu’il a pris soin de rédiger deux ouvrages, en anglais et en latin, sur ce sujet : Du progrès et de la promotion des savoirs en 1603 et De la dignité et l’accroissement des sciences en 1625. C’est ce projet sans précédent de promotion du savoir qu’il s’agit d’analyser en repérant ses évolutions et ses remises en chantier de la version anglaise à la version latine. L’originalité de la division baconienne des sciences ne tient pas tant au rôle majeur dévolu à la philosophie qu’à la place inédite de l’histoire et de la poésie érigées au rang de connaissances à part entière. La science n’est pas simple affaire de raison, elle fait droit à la mémoire et à l’imagination.
Chantal Jaquet : Bacon et la promotion des savoirs
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