Walter Benjamin est devenu l’un des rares penseurs à avoir accédé au statut de classique de la modernité sans avoir en rien perdu son nimbe de marginal. Un auteur « mythique » pour les pires comme pour les meilleures raisons, voilà qui appelait une reconsidération du rôle que le mythe lui-même joue dans la pensée de Benjamin.
Toujours impliqué dans les enjeux décisifs – historico-politiques, esthétiques et théologiques – de l’écriture benjaminienne, des premiers essais jusqu’aux dernières thèses « Sur le concept d’histoire », le mythe transparaît tel le fil conducteur d’une œuvre dont il trace les failles et les déplacements. À son tour, le mythe y est l’objet d’un « travail » qui revêt, de manière plus ou moins explicite, les traits de l’interprétation des songes, rêves collectifs virant au cauchemar.
Les contributions que rassemble ce numéro des Cahiers, issues en partie d’une journée d’études accueillie par le Parlement des philosophes en mars 2008, se proposent d’approcher quelques moments clés de la conceptualisation du mythe par Benjamin.
Ont collaboré à ce volume : A. Allerkamp, G. Bensussan, P. Bojanic, Ph. Baudouin, P. Kerszberg, E. Kirkkopelto, J.-M. Lachaud, R. Nägele, M. Picker, G. Raulet, R; Tobias et S. Weber