Le 25 brumaire an III, Lakanal déclarait, devant la Convention nationale : « Citoyens, depuis longtemps, la partie éclairée de la nation demande une bonne traduction de Bacon, l’illustre philosophe anglais… Bacon, pauvre, négligé dans sa patrie, légua en mourant son nom et ses écrits aux nations étrangères : c’est à nous, c’est aux hommes de la liberté à recueillir la succession des martyrs de la philosophie. » Il fallut attendre les années 1800 pour qu’Antoine Lasalle donne la première traduction française du Novum Organum.
La présente traduction est la seconde traduction complète, après celle de Lasalle, de ce texte tour à tour célébré et méprisé, mais toujours fort peu lu. Et pourtant, le Novum Organum mérite d’être mieux connu, d’abord pour le bonheur de son écriture, ensuite pour la vigueur de sa critique, encore actuelle, des savoirs constitués, enfin pour la place capitale qu’il occupe dans l’histoire de la philosophie moderne. Mais, plus que tout, Bacon est ce philosophe unique qui a assez espéré dans la science humaine pour substituer à la raison innée et à la raison acquise une méthode de l’invention, une méthode de certitude et de liberté, dont l’objet soit l’alliance de l’esprit et des choses, le sujet la communauté des hommes, et la mesure l’histoire du progrès de la connaissance.
Francis Bacon : Novum Organum
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