Existe-t-il une manière de faire la « Reconstruction » que l’on puisse définir européenne? C’est-à-dire, qui se rapporte à la spécificité du territoire européen, dans ses caractères physiques et ethnico-sociaux? La question est implicitement posée par cet ouvrage qui réunit des contributions portant sur quelques villes et territoires européens. En revanche, la question qui, elle, est explicite, et à laquelle les auteurs rassemblés ici répondent, concerne la manière dont les techniciens (architectes, ingénieurs) perçoivent les changements qui affectent la ville et la société au lendemain de la deuxième guerre mondiale, et les conséquences qu’ils en tirent au niveau de leur convictions théoriques, de l’actualité de leur instrumentation professionnelles et de leur rapport au politique. Dans cet ouvrage collectif, il s’agit : des limites données à la compétence architecturale par la standardisation et la préfabrication en URSS; des batailles stylistiques en République Démocratique allemande; de l’entrée de la théorie/utopie urbaine d’Ekistics (par Doxiadis) dans les institutions gouvernementales grecques; du recours au modèle de l’« unité de voisinage » dans le projet pour la reconstruction de Manchester ainsi que dans la conception des « grands ensembles » en France; des effets à long terme du plan d’autarchie alimentaire suisse sur l’aménagement du territoire fédéral; du paysage professionnel de la construction en région milanaise, du point de vue statistique; du rapport entre savoirs professionnels et types de mandats en France.
Elena Cogato Lanza et Patrizia Bonifazio (éds.) : Les experts de la reconstruction
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