Dans la biomédecine contemporaine, les connaissances technoscientifiques qui sous-tendent les nouvelles thérapeutiques aboutissent souvent, presque inévitablement, à des techniques permettant d’envisager l’amélioration de certaines fonctions corporelles ou cognitives de l’individu. La question de la médecine d’amélioration a attiré l’attention des philosophes et des bioéthiciens. Depuis une dizaine d’années, aux États-Unis d’abord puis en Europe, de nombreux auteurs se sont penchés sur le thème des technologies d’amélioration. Si leur intérêt pour la question est lié aux plus anciennes et plus connues de ces technologies, comme la chirurgie esthétique, les stéroides anabolisants, les hormones de croissance, la Rilatine, le Prozac, il l’est davantage encore aux pouvoirs actuels et futurs de ces biotechnologies – recombinaison génétique somatique ou germinale, nouvelles prothèses intracorporelles, ingénierie cérébrale – qui laissent entrevoir la possibilité de changer durablement le corps et l’intellect, de transformer l’être humain. Même si les applications cliniques de certaines de ces technologies semblent encore incertaines ou éloignées dans le temps, il est important d’étudier dès aujourd’hui leurs conséquences potentielles sur la médecine, la société et l’avenir de l’être humain. C’est ce que propose ce volume d’essais qui analysent de manière critique la philosophie et l’imaginaire des pratiques et spéculations associées à l’amélioration des performances de l’être humain.
Ont collaboré à ce volume : S. Allouche, B. Baertschi, J. Goffette, J.-Y. Goffi, G. Hottois, C. Kermisch, G. Klein, P. Laure, A. Mauron, A. Miah, J.-N. Missa, P. Nouvel, L. Perbal, I. Quéval et C. Tamburrini