Quelle est la meilleure forme de gouvernement ? À cette question classique, John Stuart Mill apporte dans cet ouvrage, publié en 1861, une réponse puissante qui a contribué à définir les termes dans lesquels se déploient aujourd’hui encore les théories de la démocratie.
Soucieux d’intégrer l’exigence de participation populaire, John Stuart Mill s’est attaché en même temps à prémunir la démocratie contre les dangers d’une tyrannie de la majorité. Aussi sa théorie a-t-elle pu donner lieu aux interprétations les plus contradictoires. Certains y ont vu la promotion d’un modèle foncièrement élitiste de la démocratie. D’autres au contraire ont jugé que la prudence de Mill dans l’élaboration de ses propositions de constitution populaire ne l’empêche pas de souligner fortement les mérites de la participation citoyenne. De ce point de vue, la théorie du gouvernement représentatif de Mill pourrait presque paraître anticiper sur certains des arguments mobilisés par les théories contemporaines de la démocratie participative.
Une chose est sûre : John Stuart Mill est original précisément parce qu’il s’applique à articuler certaines des préoccupations qui inspirent les théories élitistes et certaines aspirations qui sont au cœur des conceptions participatives actuelles de la démocratie.
CONSIDÉRATIONS SUR LE GOUVERNEMENT REPRÉSENTATIF [2009], trad. de l’anglais par Patrick Savidan, introduction et notes de Patrick Savidan, 352 pages, 140 x 225 mm. Collection Bibliothèque de Philosophie, Gallimard -étu. ISBN 9782070735433.
Parution : 15-10-2009.