C’est sciemment qu’on a évité de parler ici du Kant précritique et qu’on a plutôt choisi de refaire le parcours de Kant avant la Critique de la raison pure. Ne jouons pas sur les mots : chacun sait que le chef-d’œuvre que Kant fait paraître à l’âge, déjà avancé pour l’époque, de cinquante-sept ans, et qui va révolutionner la philosophie, n’est pas le résultat d’une inspiration spontanée, mais le fruit d’un long itinéraire de pensée dont on trouve l’impulsion dès les premiers écrits, dans la réception, qui ne fut jamais sans réserves, de la métaphysique leibnizo-wolffienne. Les thèses qui vont définir le programme critique de Kant se profilent ainsi bien avant la parution de la Critique, qu’il s’agisse de ses positions sur la non-continuité de la logique et de l’existence, de sa critique de la preuve ontologique de l’existence de Dieu – qu’il est le premier à nommer ainsi –, de sa conception de l’espace et du temps, de ses réflexions sur l’origine de l’obligation morale, etc. Kant aura toujours été en fait en chemin vers son intuition critique, et à aucun moment de son parcours ne pouvons-nous déceler une pensée purement reproductive et répétitive de doctrines antérieures.
Ont collaboré à ce volume : H. Blomme, R. Croitoru, F. Dion, J. Ferrari, L. Gallois, B. Geonget, S. Grapotte, N. Hadj Abderrahmane, Ph. Huneman, M.-P. Huot, P. Jesus, P. Kerszberg, L. Langlois, Cl. Lavaud, Ch. Leduc, M. Lequan, D. Lories, P. Magne, U. Marques, J.-F. Marquet, F. Marty, M. Morais, G. Motta, H. Panknin-Schappert, F. Paradis Béland, A. Pelletier, Cl. Piché, T. Prunea-Bretonnet, C. Rauer, P. Rehm, M.-A. Ricard, M. Ruffing, N. Sánchez Madrid, I. Schüssler et R. Theis