On appelle juste milieu l’espace qui sépare le manque du trop-plein. Exemple canonique : le courage est un juste milieu, puisqu’il s’intercale entre la lâcheté et la témérité. C’est cette notion capitale, théorisée par Aristote, que ce livre se propose de décrire, en étudiant ses implications sur l’éthique de la Renaissance. Quelles sont les représentations du juste milieu dans la première moitié du xvie siècle ? Qu’ont-elles à nous apprendre sur la pensée des humanistes ?
Deux postures se dessinent : d’un côté, ceux qui croient à la possibilité de trouver une moyenne « précieuse comme l’or » ; de l’autre, ceux qui mettent à mal cette doctrine, sans craindre de critiquer les auteurs que l’on enseigne dans les Écoles. Mais parmi ces derniers, certains nous appellent à une quête étrange, illusoire : cherchons le juste milieu, semblent-ils dire… parce qu’il n’existe pas !
Tristan Vigliano : Humanisme et juste milieu au siècle de Rabelais. Essai de critique illusoire
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