On considère communément que la philosophie de la subjectivité a été définitivement dépassée par les différents courants de pensée du XXe siècle. Alors que l’approche naturaliste des neurosciences vise à une réduction complète de la conscience individuelle aux activités neuronales du cerveau, la phénoménologie de l’intersubjectivité et la philosophie de la communication contemporaines présupposent comme acquis que la relation à autrui jouit d’une primauté ultime sur toute égoïté du moi.
Sans prôner un simple retour à la « métaphysique du sujet » au sens classique, le présent ouvrage entend montrer que la philosophie ne peut ni ne doit renoncer à la pensée de la subjectivité dans la mesure où tout rapport au monde naturel et toute relation à autrui découlent de la dynamique de la relation à soi primordiale dans laquelle chaque sujet se constitue à la fois comme libre et fini.
Traduction de Martina Roesner, docteur en philosophie (Paris IV-Sorbonne), actuellement post-doctorante au CNRS (UMR 8547 – Archives Husserl) et chargée de cours à l’Université de Mayence (Allemagne)